L\'Esprit Rando

15-17 août 2008

Passionnée de volcans, et encore plus depuis que je suis rentrée de mon île de prédilection, je louche depuis quelques temps sur l'Auvergne et ses volcans endormis. Eh ! Ce n'est pas la Fournaise, mais on a les volcans qu'on peut, hein.

La Chaîne des Puys me fait signe, et j'ai eu l'occasion de la traverser en voiture en allant vers les Alpes. Superbe ! Alors, il n'en faut pas plus pour préparer une expédition, à côté de laquelle le Voyage au centre de la Terre de Jules Verne fera figure de balade du dimanche... Blague à part, et pour être plus exacte, ce sont 3 jours de randonnée en perspective, avec en plan B si la météo est mauvaise, la visite du parc Vulcania.

Prise de contact avec des amis sur place, qui vont prendre les choses en main, et noux concocter un week end aux petits oignons.

Dès le 1° jour, ils nous font découvrir l'incontournable Puy de Dôme (1445 m), par le sentier des Muletiers. Et sous les nuages, puis la bruine, puis la vraie pluie qui mouille ! Bigre ! En un tournemain, tout le monde décharge son sac et s'active pour se mettre au sec, dans un tourbillon de kways et de sursacs de toutes les couleurs.

ça grimpe sec, mais on y arrive. De là haut, la vue est saisissante... de grisaille ! Mais d'un côté seulement. Il suffit de contourner le sommet et le temple de Mercure pour admirer une vue dégagée sur la Chaîne des Puys, ses multiples pitons (comme on dit à La Réunion), et notamment le Pariou. Suite du programme...

Des marches ! Comme à La réunion ! Ou presque. Un joli caillebottis en bois tout neuf dévale le flanc du Puy de Dôme, jusqu'à une plaine herbue et vallonnée, où l'on s'attend à voir débouler une colonne de cavaliers venue des Ecuries du Volcan (les initiés comprendront) ...

L'on alterne les sentes dans les hautes herbes, les bosquets, les anciens volcans dont on longe des cratères, dans lesquels la nature a repris ses droits. On passe même par une simili Plaine des Sables ! Mais si ! Oui, bon, disons qu'on a foulé une étendue de scories rouges comme celles de ladite Plaine.

Une goulée d'eau à la fontaine au carrefour des sentiers (un volcan s'éteint, un être s'éveille), et le Puy Pariou n'est plus très loin. On prend notre mal en patience pour attaquer les je-ne-sais-combien de marches qui nous mènent au sommet. Joli cratère, magnifique point de vue, d'autant plus que le soleil est de nouveau de la partie !

Retour en contournant le Puy de Dôme, dans une forêt qui n'est pas sans rappeler celle qui descend à la Savane Cimetière, au Cassé de la Rivière de l'Est. C'est fou comme la région rappelle la Réunion. On m'a toujours  dit que la Plaine des Cafres ressemblait à l'Auvergne, mais en fait, c'est pas vrai : c'est le contraire (!). Si, si !

Le lendemain samedi, comme il fait très beau, direction le Mont Dore et le massif du Sancy. On attaque de la vraie montagne ! La vue est magnifique depuis le mont Dore, mais il ne s'agit pas de traîner, la route est encore longue. Sur des sentiers herbus, on passe "el portillon", et on croise de belles vaches au pelage jaune, l'oeil bordé de noir. Pas rassurés pour 2 sous, car elles ont des cornes ; mais je ne sais qui a le plus peur des autres...

On grimpe le long des crètes, en énumérant les noms des sommets, cols et autres arêtes. Mais c'est qu'il est midi passées ! A table ! On énumère les sommets et les points particuliers, entre le gruyère et le saucisson, et surtout on ne traine pas : la descente sera rude, et pour cause, on va faire du hors sentier par le Val d'Enfer.

Oups ! c'est raide, vu d'en haut... et ça a l'air glissant, non, C'EST glissant... On se ramasse plusieurs fois, sans trop se faire mal, mais sous les yeux que l'on devine ébahis et réprobateurs, voir envieux, des touristes, montés là-haut par le téléphérique...! On descend prudemment dans de l'herbe jusqu'aux genoux, glissante comme une piste de ski. Bigre, ça ne va pas être de la tarte, mais il s'agit de ne pas perdre la face devant nos amis auvergnats.

D'herbier en ruisseau, de pierriers en éboulis, ma foi, on avance cahin caha, en s'aidant des précieux bâtons de marche. Le terrain s'adoucit peu à peu, ce qui nous permet de redresser la tête et d'admirer la paysage, quand même ! Nous sommes dans une vallée étroite, tapissée d'herbe, et au milieu de laquelle coule un ruisseau ferrugineux. Seuls au monde...

Eh, pas tout à fait : des isards daignent se montrer, après un long moment passé à scruter les parois aux jumelles. Forcément, ils sont tranquilles dans celle vallée où personne ne vient jamais. Quelle belle journée vraiment !

Elle a pourtant une fin, et une navette nous ramène au point de départ, au Mont Dore. Pour une découverte de la région, nous avons été servis ! Au programme du lendemain, le temps se faisant tirer l'oreille, le Parc Vulcania saura nous faire terminer le WE en beauté.

En effet ! Sans entrer dans les détails, on peut dire que Vulcania a tout pour plaire, tant aux passionnés de volcanisme qu'aux simple amateurs de sensations fortes. Et les sensations, ce week ends, elles ont été nombreuses...

Merci à mes compagnons de sentier, tous autant qu'ils sont,  sans qui ce beau week end n'aurait pas eu lieu...

La Baroudeuse