L\'Esprit Rando

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Tour du Mont Blanc

TMB 19-24 juilllet 2009

Découverte des Alpes... ou presque parce que j'y ai déjà fait quelques incursions : mes 10 jours à Barcelonnette bien sûr, et puis Serre Chevalier, le massif de la Meije plus récemment... La montagne, de toutes façons, c'est toujours merveilleux et là, c'est même un peu mytho car il s'agit du Tour du Mont Blanc, que l'on appelle couramment le TMB.

Argentière

Jour 1 : Rendez-vous à l'UCPA d'Argentière, et les stagiaires sont vite mis dans le bain. Claude, notre guide pour la belle semaine qui s'annonce, nous donne un aperçu de l'itinéraire : le sentier du TMB passe par la Suisse et l'Italie ; 2 nuits de camping et le reste en refuge ; passage de cols à 2000 m ; quelques étapes en bus pour gagner du temps ; etc, etc... Tout cela promet du bon temps.

3h00. 50 m D+. 850 m D-. Les choses sérieuses commencent d'ailleurs dès l'après midi, mais toutefois en douceur : montée au Col de Balme en télécabine, et puis hop ! bascule en Suisse,et descente vers Le Peuty. Le TMB est bien balisé et le sentier commence à découvert et à flanc de montagne. Nous dépassons un groupe de touriste et ses 2 mules, c'est épique ! Et puis dans la forêt, par contre, c'est raide, les pieds chauffent, et pour une première journée, il nous tarde d'atteindre l'étape.

 

Ambiance refuge, c'est sympa : chambrée de 30 à l'étage, douche tiède, grande tablée commune au dîner, lavabos dont l'eau coule directement du glacier, brrr ! Sans omettre la lessive qui flotte au vent en guise de drapeaux à prières... Un côté un peu St Jacques aussi, les bourdons remplacés par les bâtons télescopiques.

Jour 2 : 6h00. 750 m D+. 450 m D-. Le col de la Forclaz est notre premier objectif du lendemain. Bigre, c'est raide pour monter là haut, et les escaliers sur le sentier, c'est curieux mais ça a un petit air de déjà vu, hum ! Wah, c'est beau la montagne ! Trop bien ! Mais à peine le col apprécié, la suite est encore plus raide, et le groupe s'étiole. Claude fait la navette entre les furieux qui tracent devant, et ceux qui peinent le plus en arrière, en passant par les couci-couça du milieu... Pause fort appréciée sur le plateau de la Giette, entre touristes et sonnailles. Un bonjour aux vaches et on reprend la montée.

Déjeuner sur l'herbe au bord du torrent. La suite est mortelle, et le groupe commence à ressembler à la cour des miracles : qui des ampoules, qui les lombaires, qui un genou qui bat de l'aile... une terrible descente nous met tous à l'épreuve, mes aïeux, mais on relativise nos misères lorsqu'on apprend que les fous de l'UTMB se la farcissent... dans l'autre sens...! Halte fraîcheur au Plan de l'Au, puis Champex et son lac, jardin fleuri dans son écrin de montagne, c'est que du bonheur (d'arriver et d'acheter des Compeed surtout!!).

Le lac de Champex, Suisse.

Le bus nous conduit à La Fouly et son camping, où la log est déjà là, ah ça c'est chouette alors. Tels les manouches en vadrouille, nous nous étalons dans notre village de toile. Peu à peu chacun trouve sa place, les affaires aussi, il n'y a que la lessive qui se fera sans doute un peu prier pour sécher. Repas préparé par nos soins.

Jour 3 : 7h00. 1050 m D+. 900 m D-. Grisaille du matin, chagrin. Beuh, c'est quoi ce temps de mouise ? Rien qui soit de taille à nous arrêter de toutes façons, mais quand même. Nous sommes dans le Val Ferret Suisse, et nous devons passer en Italie dans la journée. Le temps se remet au beau, super. La montée au Grd Col Ferret n'est pas piquée des hannetons : longue et interminable, aves une pause bienvenue au refuge de La Peula. Vent violent et froid au col, compensé par une vue superbe sur les Grandes Jorrasses (ah, "Retour à la Montagne", de mon auteur préféré !!).

Pose devant les Grandes Jorasses

Pique-nique à l'abri du vent, jambon, tomme, pomme et fou rire. La descente côté italien est balaise, raide surtout, mais bon, on y parvient chacun à son rythme, toujours devant les Gdes Jorasses, c'est grandiose. En bas, la terrasse du refuge Elena nous accueille pour la halte, devant le panorama grandiose des glaciers et des sommets. Rien que pour ça, ça vaut le coup de subir quelques petits bobos. La suite, c'est au milieu des vaches, et jusqu'au bus pour Courmayeur, en passant devant le Tunnel du Mont Blanc.

2° nuit au camping, à nouveau le camp des manouches, surtout que la lessive commence à prendre de l'ampleur. Un sapin providentiel se transforme en arbre de Noël en plein mois de juillet !

 

Courmayeur // Noël en juillet !

Jour 4 : 8h00. 1100m D+. 1050 m D-. L'étape commence sous une agréable pinède, et sur un terrain assez plat que nous savourons. Puis route et piste jusqu'au lac de Combal. Pause, photos, et on reprend la piste. Il ne fait pas trop chaud, c'est bien, mais le ciel se fait bien gris... Le groupe s'étiole puis se rejoint au refuge Elisabetta. La vie étant une question de priorité, il est temps de sortir le pique-nique.

Sauf qu'à peine les godillots ôtés et le jambon déballé, ça y est, la pluie se met de la partie ! Retraite aussi prudente que précipitée dans les ruines d'une ancienne caserne des Chasseurs Alpins Italiens (les "Alpini"). C'est la maison des courants d'air, là dedans, mais au moins on a un toit sur la tête qui nous permet de finir de manger sur le pouce, et aussi de sortir capes et ponchos.

L'orage gronde mais le col de la Seigne est encore loin, et nous ne trainons pas. Bien équipés, nous reprenons courageusement la marche, sous une pluie battante et serrée. Aaaah, quelle horreur ! Mais, vaille que vaille, il faut avancer, pas le choix. Dieu merci les orages sont généralement de courte durée et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Mais la pluie nous transperce, brrr, on est glacé.

Retour en "doulce France" au col de la Seigne, et son "chorten" de pierres plates. Descente rude, mais tartes au myrtilles au refuge des Mottets. Aux Chappieux, un petit bonjour au 13°BCA en manoeuvres, ou entrainement UTMB, je ne sais pas. Le refuge de la Nova nous accueille, dans un petit chalet rien que pour nous, trop bien ! Soins aux pieds, lessive, douche, et bon repas et puis dodo, dans cet ordre ou dans un autre. Juste que "dodo", sûr que c'est en dernier !

  

Jour 5 : 7h00. 900 m D+. 1550 m D-. La montée est rude vers le refuge de la Croix du Bonhomme, sur des étendues d'herbe verte et tendre. De temps en temps, un petit âne au pré, placide et fort sympathique. Le vent frais s'est levé, pourvu qu'il ne nous amène pas la pluie. Le refuge nous accueille pour une pause tartes / chocolat chaud, auprès d'un gros poêle éteint mais qui a son charme.

En sortant, vêtus contre les intempéries au cas où, on prend un instant la pose devant un chorten local. On se croirait au Tibet, c'est chouette. Puis traversée en colonne par un derrière Claude sur un terrain chaotique vers le col du Bonhomme, où le vent a redoublé de violence. Un vent à sécher les chaussettes ! Il y a bien un abri mais qui a déjà été pris d'assaut par les premiers arrivés. Pour manger, il va falloir descendre encore un peu, et élire domicile sur une jolie pelouse en bord de sentier. Sieste, non sans un tour d'horizon à l'aide de la carte. J'aime bien savoir où je suis et où je vais.

Le sentier se transforme en pierrier, et devient à nouveau chaotique et périlleux pour les chevilles et genoux, attention. Nous saluons les marmottes au passage, Claude compte ses ouailles, puis le terrain s'adoucit et tout le monde se regroupe près d'un petit pont qui enjambe un torrent bouillonnant. La suite s'étire en longueur... comme le groupe...

... au point que je me retrouve au milieu, sans personne devant, sans personne derrière, mais où sont-ils passés ? Bof, pas grave, je sais où on va, j'ai une carte, donc pas de quoi s'inquiéter. Je traverse des hameaux, avec bars et refuges, mais comme mes camarades ne se trouvent pas attablés devant une tarte aux myrtilles (pour une fois), ma foi, je continue ma descente. Le sentier a laissé place à la route depuis un petit moment. La logique voudrait que l'on se regroupe à Notre Dame de la Gorge, et s'il n'y a personne, je pousuivrai jusqu'aux Contamines.

Piste en forêt, mais là, ça commence VRAIMENT à être long, ça n'en finit plus. Pourtant la nature est belle, grandiose, avec le grondement du torrent en contrebas dans les gorges à gauche. Un coup d'oeil à l'altimètre et à la carte, ah, je ne suis plus très loin de la chapelle. Super !

Oh, que c'est joli ici ! En débouchant de la forêt, je découvre une belle pelouse dominée par l'église ND de la Gorge, superbe ! Le glouglou du cours d'eau apporte une joyeuse note rafraîchissante qui est la bienvenue par cette chaleur. Les premiers du groupe sont là, comme je m'y attendais. Le temps d'attendre les autres, je vais visiter l'église, qui est de style baroque et où on peut lire la Prière des Randonneurs.

Nous arrivons aux Contamines sous une pluie battante ! Ah, là, ça ne va plus du tout alors. La journée était si belle, et voilà ! Bon, y a des choses plus graves dans la vie, et nous prenons nos quartiers au refuge du CAF. Cette fois nous sommes répartis en dortoirs de 8. REMEC, sieste, puis repas pantagruelique avant de faire une évaluation de la situation en prévision du lendemain. Dehors, c'est l'Apocalypse.

Jour 7 : 7h00. 1150 m D+. 1350 m D-. Trois stagiaires abandonnent le groupe aujourd'hui et termineront l'aventure en bus. Il faut dire que le relief de l'étape du jour promet de beaux raidillons pas piqués des hannetons... Le beau temps est revenu. Tout cela commence tranquille dans un sous-bois le long d'un cours d'eau en furie, puis dans une verte campagne, au milieu de magnifiques chalets, mes aïeux ! De toutes façons, depuis le début, nous voyons de ces superbes chalets, tout en bois, woah ! 

Une côte extrêmement raide fait taire les commentaires sur la nature environnante, et là, ça devient chacun pour soi et Dieu pour tous, du moins jusqu'en haut. Ouuuf ! Quelle grimpette ! Entre étirements et ravitaillement léger, Claude nous montre au loin le Col du Bonhomme où nous étions la veille. Ouh, ça paraît drôlement loin !

La suite, c'est direction Bionassay, un charmant village qui se mérite après piste, forêt, sentes sinueuses et petit pont de bois. Et petite grimpette ! Halte près de l'auberge et de l'abreuvoir traditionnel creusé dans un tronc d'arbre. Hmm, il faut la savourer celle-là, parce que question grimpette, nous n'avons pas encore fini pour atteindre le Col de Voza... Piste carrossable en plus. Alors là, on ferme les écoutilles, on met le cerveau sur off, et là aussi, Dieu pour tous, chacun pour soi, et rendez-vous sur objectif.

La suite, c'est Malabar Princess, on s'y croirait en tout cas : le joli tramway bleu ou vert  qui passe tranquillou au milieu des terrasses et des chaises longues, on s'attend à voir le petit Tom à la fenêtre et le grand-père aux commandes. Le Col de Voza est une escale pour touristes et randonneurs. Restaurants, bars, soleil et vue panoramique, tout pour plaire. Il fait fringale et nous nous attablons. Couleur locale avec la Bière des Glaciers, faite avec l'eau du glacier. Authentique !

On y resterait bien, à se bronzer et à savourer la sieste sur la pelouse, mais bon. Il ne reste plus grand chose avant d'arriver aux Houches, puis prendre le bus pour Chamonix ("Cham"). Descente, un peu douloureuse, mais agréable quand même, on est à la fois content de ce que nous avons fait, et un peu amers que ce soit déjà fini. Pot en terrasse en attendant le bus, puis tortillard jusqu'à Argentières. REMEC, et dernière nuit au centre UCPA après un dernier pot en ville avec Claude.

Jour 8 : Hmm, la nuit a été courte, mais pas d'histoires, Cham m'attend. La cité de Frison Roche, dans son écrin de montagne, me fait signe depuis trop longtemps, et je me prends à regretter de ne pas avoit mis l'EMHM en P1 pour le PAM 2010(comprenne qui pourra)... Tels les touristes de base, nous commençons monter à la Mer de Glace. cela se fait grâce à un charmant petit train qui semble n'avoir pas changé depuis l'époque de Mr Perrichon ! D'ailleurs, voici le Grand Hôtel où ce monsieur a lu sur le Livre d'Or qu'un voyageur enrhumé ne s'était "jamais mouché si haut" ! (sic)

La Mer de Glace a perdu de sa superbe en quelques décénnies, hélàs. Mais le site est toujours magnifique, dominé par les Drus ; et en scrutant bien le glacier, on distingue des alpinistes encordés. Brigitte Mappaz ? Peau-d'Âne ? Ou Le Rouge, peut-être ? Réponse dans les pages de Retour à la Montagne ? En attendant, nous visitons la Grotte de Glace, étonnante construction sous le glacier.

Chamonix est un sympathique village, jumelé avec CILAOS, chouette ! La suite de la journée, c'est arpenter les rues, admirer la vue sur le Mont Blanc avec Saussure et son compagnon, passer d'office de tourisme en agences de voyage pour caser mes cartes de visite.

On oublierait presque que le stage est fini, mais l'heure tourne, le temps passe, et bientôt les trains de nuit disperseront les stagiaires aux quatre coins de France...

Encore de bien belles vacances comme l'UCPA sait en concocter, et qui m'ont permis de découvrir une superbe région. Ah "la montagne, ça vous gagne" et vivre de ce qu'on aime, y a que ça de vrai !!!

(insertion des photos en cours)

La Baroudeuse



01/08/2009
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