Le Cassé de la Rivière de l'Est

Un nom qui fleure bon l'Aventure...

En ce 10 mars 2007, nous voilà reparties, encore une fois, à l'assaut du Volcan et de ses mystères... Cassé de la Rivière de l'Est : sans savoir où c'est, rien que cette expression me donne envie d'y aller, quel qu'en soit le prix. Rendez-vous au gîte du Volcan de bon matin, non sans avoir au passage photographié une énième fois le Rivière des Remparts, la Plaine des Sables.... C'est presque un rite à chaque passage !

Mais c'est que ça caille sec, ce matin là, bigre ! Ouuh, le départ se fait un peu plus emmitouflé que de coutume. Nous laissons nos voitures sur le parking pour le moment désert, et avant de nous mettre en marche, nous admirons en contrebas la Savane Cimetière et son ruisseau qui sera la main courante jusqu'au cassé.

Petit matin frisquet, au gîte du Volcan.

Le sentier descend d'abord dans de la caillasse, et on a vite trop chaud sous nos polaires. Une (ou 2) épaisseur(s) en moins plus tard, la caillasse fait place à la forêt, en des lacets qui sinuent dans la végétation. Elle est belle, cette forêt, mais elle n'en finit pas. Nous avons hâte de déboucher dans le découvert, et ainsi avoir l'impression d'avancer. L'un de nos 2 topoguides ne décrit la randonnée que jusqu'à Camp Marcellin, une bergerie isolée. Le second parle d'une boucle de 6h00 qui nous ferait remonter par le Nez Coupé de Ste Rose. C'est ce que nous espérons bien faire, au final.

Dans la Savane Cimetière, la rivière étale paresseusement son lit en direction du cassé. Nous sommes sur le sentier du Fond de la Rivière de l'Est, cette rivière qui va "se casser" au sens propre lorsqu'elle rencontrera en aval une falaise due à un effondrement antédiluvien... (là, j'exagère un peu quand même). Le temps est beau, pourvu que ça dure. C'est sans encombre que nous atteignons Camp Marcellin et son cortège de bovins... pas très rassurants pour certains !

Les vaches de Camp Marcellin

Encore une fois, des airs de bout du monde... Et qu'est ce qu'on y est bien ! Il n'y a absolument personne, aucun être vivant à part les vaches venues de nulle part. Nous avons l'impression étrange que personne n'est venu ici avant nous. Et pourtant... la bergerie, les vaches, les panneaux en bois, ces détails prouvent le contraire. Le sol se fait humide, de plus en plus, pour devenir carrément spongieux. Au point qu'il nous est parfois difficile de nepas se mouiller les pieds pour franchir les méandres de la rivière.

La Savane Cimetière est entourée de remparts comme seule la Réunion sait en fabriquer. La vallée n'est pas encaissée mais depuis que nous avons quitté la forêt, nous avons en main courante à droite le rempart qui nous sépare de l'enclos du Piton de la Fournaise, et en haut duquel se niche le gîte dont nous venons. Et loin sur notre gauche, le rempart de l'Oratoire Ste Thérèse, bien connu des raiders (dont je suis).

Au bout du chemin : le cassé // l'abri et le belvédère.

Quelques acrobaties dans des rochers qui ont succédé à l'herbe tendre, et nous voilà au bout. Le point de vue sur le cassé de la Rivière de l'Est est impresionnant ! Wah ! Tout en admirant la vue, je me repère. Eh, eh... le sentier des Réservoirs... il mène bien ici aussi, non ? Ah, ah, la bonne idée pour une prochaine randonnée, c'est plus fort que moi !!! Le point de vue est limité par une barrière en bois que nous n'avons aucun scrupule à franchir, juste le temps de prendre de plus belles photos. Il y a aussi un abri au toit rouge, pour les malchanceux surpris par la pluie. C'est d'ailleurs notre lot puisque les gouttes se mettent à tomber, oh là là, pas de veine...

La Rivière de l'Est, vue au niveau du cassé.

Dieu merci ça ne dure pas. Nous ne nous éternisons d'ailleurs pas, il commence à faire faim et l'abri n'est pas assez hospitalier pour y élire domicile. Retour sur nos pas, et on verra bien. Ce qui est sûr, c'est que nous allons essayer de rentrer par le Nez Coupé de Ste Rose, ce qui promet encore d'être rigolo... Nous voilà d'ailleurs à l'embranchement des 2 sentiers, symbolisé par un piquet planté dans le sol. Hum... Pragmatiques, nous n'irons pas à l'aventure le ventre vide, et ça fait du bien de manger de toute façon. L'herbe tendre sera parfaite pour notre pique nique.

Elle est pas belle, la vie ?

Mais après une petite sieste, indispensable par ce beau temps et pour savourer ces conditions de bout du monde, il est temps de se remettre en chemin, d'autant plus que nous plongeons un peu dans l'inconnu. Mais nous aimons ça, n'est ce pas, alors en route. Le sentier menant au Nez Coupé de Ste Rose se trouve derrière le rideau d'arbres, sur la rive droite de la rivière, et nous fera remonter sur le rempart côté Gîte du Volcan.

Le balisage n'est pas très clair, mais on voit que la sente est empruntée de temps à autres. L'instainct, le sens de l'orientation, la carte, tout cela nous fait avancer, mais si la végétation n'est pas trop resserée, le terrain devient très bourbeux et la pente se fait raide. C'est tout un art de passer sans se salir... d'ailleurs nous n'y arrivons pas ! Ce sentier grimpe mais n'en finit pas, je ne pensais pas que le Nez Coupé était si haut !

Avec nous, c'est toujours l'Aventure !

Oui, les petits sentiers perdus où personne ne va jamais, voilà ce qui nous attire, waoh ! Explorer, découvrir, encore et toujours, parcourir notre île en tous sens, on ne s'en lasse pas. Et aujourd'hui, nous voilà servies, il y a même eu un moment de gros doute au départ, avec un petit franchissement à la clef ! Ah, l'horizon semble s'éclaircir, approcherait-on du bord du rempart ? Hmm, on dirait que oui. Les barricades du sentier de la Cage aux Lions indiquent que le Nez Coupé n'est plus bien loin.

La Cage aux Lions (ce sentier a un délicieux parfum d'interdit, il faut avouer...), c'est le sentier qui longe la moitié nord de l'Enclos du Volcan, jusqu'à Bois Blanc. Il est ainsi théoriquement possible de faire en 2 jours le tour complet de l'enclos par le sentier du Tremblet, et je connais d'ailleurs deux furieux chevronnés, et pas des moindres, qui l'ont fait. Mais je n'en suis pas là, et une fois au promontoire du Nez Coupé, nous admirons la face nord du Piton de la Fournaise... sur la table d'orientation parce que le brouillard a envahi l'enclos !

La suite est en terrain connu (et pour cause...), et prend 2 bonnes heures, le long du rempart vers le Pas de Bellecombe. Sauf que nous bifurquons vers le gîte avant le parking. Une REMEC sommaire et puis nous allons prendre un rafraîchissement au bar du gîte. C'est joli comme tout, et depuis la baie vitrée nous voyons tout notre trajet de ce matin... jusqu'au toit rouge de l'abri au bord du cassé !