L\'Esprit Rando

L\'Esprit Rando

Expédition au Trou de Fer

4 juin 2006

Je n'aime pas rester sur un échec. Je déteste rester sur un échec. Surtout en matière de rando. Et la première tentative d'approche du 28 janvier 2006 me reste en travers.

Le Trou de Fer. Ce fameux 28 janvier, en plein été austral, Roby m'avait pourtant prévenue : tu n'y arriveras pas. Et moi : oui, bien sûr, t'as qu'à croire !!!! Et j'y vais quand même. Donc ce qui devait arriver arriva : je me suis fait tremper par la pluie, salir dans la boue, j'ai dû faire demi tour en chemin, et pire que tout, j'ai dû reconnaître que Roby avait raison !!!! (Non, là c'est pas vrai, je rigole !)

L'expé n°1 avait pourtant bien commencé... avant le déluge !

En juin, normalement, les cieux devraient être plus cléments. Donc on prend les mêmes et on recommence : le binôme de choc et de charme reprend la route de Hell Bourg. Nuit au gîte Salaozy, dans l'adorable dortoir sous la soupente, afin d'être sur place, et d'attaquer au petit jour. La longue montée à Bélouve nous permet d'admirer dans le petit jour Hell Bourg, blottie sous le Piton d'Anchaing, avec au loin le Cimendef et la Roche Ecrite.

 

Du point de vue de Bélouve, au gîte du même nom, le panorama est encore plus beau. Je ne me lasserai décidément jamais des beautés de La Réunion. Il nous a fallu moins de 2h pour monter, en prenant le temps de faire des photos, boire à la source, picorer des goyaviers...

 

Salazie, le Morne de Fourche, et... les aventurières de choc !

Mais ce n'est pas tout, le Trou de Fer nous attend, et nous nous enfonçons dans la forêt vierge. Toujours à l'affut de nouvelles aventures, je me la joue Indiana Jones, avec chapeau de brousse, rangers et machette, rien que pour le fun. Photos saisissantes, on les croirait tirées d'un film. D'autant plus que le décor s'y prête admirablement, c'est d'ailleurs fait exprès.

 

 

Le sentier du Trou de Fer est égal à lui-même. A peine plus sec qu'en janvier, c'est toujours cet enchevêtrement de racines, lianes, caillebotis inégal, au milieu duquel on se fraye un cheminement. Un vrai décor de film d'aventure ! On s'y croirait ! A la recherche d'une Cité Perdue, des Mines du Roi Salomon ou du Temple Maudit d'Indiana Jones, à moins qu'on ne soit passées dans Jurassik Park sans s'en rendre compte.

Plus on s'éloigne de la civilisation, moins le sentier est entretenu, ce qui entretient le parfum d'aventure et de découverte. Il faut parfois s'aider des mains pour ne pas tomber ou pour se hisser, glisser sur les fesses par prudence, ou escalader un gros tronc qui barre le passage. Pas de pluie, tout au moins pour le moment, et pourvu que ça dure. Nous évoluons au milieu des fougères arborescentes, des gros arbres tortueux, des hautes herbes, toute cette végétation luxuriante caractéristique de Bélouve. Le sol se fait plus spongieux, il est perpétuellement détrempé, et ça glisse par endroits. Ce qui donne lieu à des passages pour le moins épiques !

Nous arrivons à une bifurcation. Tout droit, c'est le sentier de l'Ecole Normale (ne me demandez pas pourquoi il s'appelle comme ça), que nous emprunterons au retour. A gauche, le layon boueux dégringole entre racines et fougères, pas de doute, c'est par là ! Pour dégringoler, nous dégringolons. Même si on sent bien qu'on n'est plus bien loin du point de vue, les dernières centaines de mètres nous en font baver. Tout est glissant et se ligue contre nous, mais pourtant,la forêt s'éclaircit peu à peu et... ça y est ! Nous y sommes !

Le Trou de Fer  vu d'hélicoptère (photo J.L. Allègre)

Waoh, c'est fabuleux ! La vue est géniale mais nos photos rendent beaucoup moins bien bien que celles de J.L. Allègre ou S. Gélabert. En fait, il faut vraiment y être, voir  par soi même cette merveille de la nature, comme seule la Réunion sait nous en régaler. Cachée au coeur de la forêt vierge, le Trou de Fer vaut bien tous les temples maudits du monde et le plaisir des yeux justifie à lui seul cette marche interminable dans ce monde perdu. La Réunion, un volcan d'émotion (comme dirait Roby).

 

Bah, nos photos valent ce qu'elles valent, mais ce sont les notres. Ce sont nos souvenirs. C'est magnifique, grandiose, toute cette verdure et ce concert de cascades, c'est extraordinaire. Et en regardant bien, je distingue entre deux remparts le passage du Bras des Cavernes, le fameux Bras des Cavernes qui  se jette dans la Rivière du Mât, dans le Cirque de Salazie.

Le monde est petit, sur le minuscule promontoire qui ne peut accueillir que quelques personnes, je retrouve Patrick, qui tient la Ferme Equestre Equi-Libre à Grand Coude. Je me souviens encore de ses crêpes au fromage, un vrai régal ! Pour qui aime l'authenticité, la convivialité et la campagne, c'est une très bonne adresse qui gagne à être connue.

Entre 2 photos nous ne négligeons pas de nous restaurer. Il est en effet midi passées, et le brume commence à monter, sans surprise. Le Trou de Fer ne se dévoile qu'aux audacieux qui se lèvent tôt pour y arriver avant l'heure du déjeuner. Le retour au gîte se fera par le sentier de l'Ecole Normale, ce qui nous permettra de faire une boucle, toujours plus agréable qu'un aller-retour.

 

Ce nouveau sentier sera plus facile à arpenter, puisqu'il est aménagé d'un caillebotis. C'est dire s'il doit être boueux en dessous !! A ce propos, jusqu'à présent il fait beau, mais il s'agit de ne pas trainer parce que dans ce secteur de l'île, on ne sait jamais. Et gardons un oeil sur le ciel, juste histoire de.

Nous avons mis pas loin de 3h pour venir du gîte de Bélouve au Trou de Fer, et il en faudra au moins autant pour le retour. Sur le ponton, ça avance vite, le tout étant de ne pas rater la bifurcation vers le gîte, sous peine de faire un gros détour. Mais aucun souci, tout est bien indiqué et concorde avc la carte, donc R.A.S..

Le ciel s'assombrit au cours de l'après midi. Cela ne nous empêche pas de faire un petit crochet jusqu'à la Reine des Tamarins, qui, comme son nom l'indique, est un énorme tamarin. Et puis, vite, vite, ne trainons pas, de toutes façons, je crois qu'on est bonnes pour se prendre une saucée. Venir à Bélouve sans se faire tremper, ça aurait vrailent été surprenant !!

ça ne rate pas, mes aïeux, quel déluge ! Il se déclenche à peine nous avons quitté le gîte de Bélouve pour redescendre sur Hell Bourg. Rien d'autre à faire que se résigner à dévaler le sentier sans se plaindre, de toutes façons il faut bien redescendre. Alors serrons les dents, protégeons nous comme nous pouvons sous les kways déjà transpercés, et faisons gaffe à ne pas glisser. ce serait dommage de finir cette belle randonnée dans le ravin.

A Hell Bourg, nous nous engouffrons dans notre gîte, le Salaozy, trop heureuses d'être enfin au sec. Le meilleur moment reste encore à venir : après la douche, une loooongue sieste bienfaisante dans le dortoir sous les combles, bercées par le plic plic de la pluie sur le toit...

Merci à "l'Incogniblonde", avec qui chaque sortie a toujours son lot de surprises assuré !!

La Baroudeuse



01/05/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres