L\'Esprit Rando

L\'Esprit Rando

Bivouac de Grand Sable

Mai 2006.

Hmmm... Le cirque de Salazie... Le dernier que j'explore, dans son écrin de verdure, qui lui donne des airs de forêt vierge.

Escale dans un amour de gîte qui a fermé depuis, hélàs : le SALAOZY. Petite case créole typique et sympathique. Quelques conseils glanés auprès de Tim, le gérant guide de montagne à ses heures, et me voilà partie.

Carte, boussole, et c'est tout. De quoi survivre dans le sac à dos. La rando commence par une déception : la passerelle en bois s'est refaite une jeunesse depuis l'époque du topo guide, et elle est en métal. Et puis une piste carrossable en guise de sentier, je commence à me demander si j'ai bien choisi ma randonnée, moi.

Dieu merci, ça change vite. Sous un soleil de plomb, ça grimpe sec, avant d'atteindre un sous bois. Photos avec le Cimendef en toile de fond, très reconnaissable à sa forme de pyramide.

Petit bois humide, où je croise mes copains les crapauds. En 2h j'atteinds le bivouac de Grand Sable sans encombres, et c'est l'occasion d'une pause ravitaillement, auprès des restes d'un feu de camp. Le bivouac en question est une baraque en béton nu, sans rien dedans si ce n'est des détritus et de mauvaises odeurs. Je crois que j'aimerais autant dormir à la belle étoile, quel que soit le temps...

Pour rentrer, 2 solutions : faire demi tour ; ou tenter l'aventure par Trou Blanc. Eh, eh ! Je pousse jusqu'au départ du sentier, une variante de GRR balisée jaune et rouge. La tempête DIWA est passée 2 mois plus tôt. Le terrain doit en etre d'autant plus accidenté.

Il en faut plus pour m'effrayer. Je commence dans une jolie pinède, sous les filaos, et j'entends le glouglou d'une cascade. Ah, mais le balisage me fait tourner à gauche avant d'atteindre l'eau, que je ne fais que deviner à travers les branchages.

La végétation se resserre et devient plus touffue. Hum, j'imagine que depuis Diwa, personne n'est passé par là, pas même l'ONF et que la nature a repris ses droit. Les hautes herbes glissent sur mes jambes, et le sentier disparaît. Je le devine plus que je ne le vois. Et sur ma gauche, bigre ! le ravin  noyé sous les herbes ! Il s'agit d'être prudente, pour une fois, parce qu'une patte cassée maintenant, ce serait la poisse. Même si j'ai DQS (= de quoi survivre) dans mon sac à dos, je n'ai pas la moindre envie de le tester.

Je croise un duo de promeneurs, venus de je ne sais où, mais ça me rassure, ça veut dire que ce chemin a un bout. Les heures passent. Pause rafraîchissante auprès d'un ruisseau.

La suite tourne à Koh Lanta. La tempête a bouleversé le chemin, plus rien ne ressemble à rien. Des blocs énormes sont amassés dans un chaos sans nom, et je me repère aux marques jaunes et rouges, qui confirment de loin en loin que je suis sur la bonne piste. D'après ma carte, il faut suivre la rivière, ce que je fais. Carte, boussole, instinct, ça commence à être long.

Entre la végétation et les rochers, j'avance tant bien que mal. Je passe devant un panneau indiquant la Source Pétrifiante. Ce n'est pas l'envie qui  me manque de faire un crochet, mais le temps passe et comme je ne sais pas quels obstables m'attendent encore...

Après des heures dans les hautes herbes, les bambous, les longoses, les ronces marronnes, je débouche enfin à l'air libre, je veux dire hors de la forêt. Et je longe un cours d'eau que j'identifie comme la Rivière du Mât. Ce n'est quère rassurant parce qu'il va falloir la traverser. Je longe en amont, en aval, je scrute surtout l'autre rive à la recherche du balisage.

Finalement, je traverse sur un tronc abattu, comme dans un bon film d'aventure ! Mais l'aventure, justement, continue de l'autre côté. Le sentier est effondré et il faut se hisser à la force des bras à une corde et aux racines, pour le rattraper. Et puis je regrette ma machette, parce que la suite n'est pas une partie de plaisir, à se frayer un passage dans des sortes de roseaux. Tout d'un coup, le pompon ! Plus de sentier ! Un glissement de terrain l'a emporté. Y a plus qu'à... oui, plus qu'à faire demi tour. Dieu merci, pas très loin, juste dans les roseaux.

Une demi heure plus tard après une dernière grimpette assez raide mais sur un chemin carrossable, je retrouve la route (la civilisation !), et ma voiture. Quelle expédition ! Pleine de surprises, de découvertes, d'incidents, bref, une rando juste comme je les aime !

La Baroudeuse



04/12/2008
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