L\'Esprit Rando

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Escalade sur les Trois Salazes

22 septembre 2007

Le mois dernier, lors d'une virée à Marla, avait été évoqué plus que sérieusement une expédition à l'assaut des Trois Salazes...

Je prends mes camarades au mot, et dès que l'on est redescendu, je cherche un guide pour nous accompagner. Car cette course d'arête ne s'improvise pas : je m'y suis déjà frottée, et pas dans la dentelle. Le hic, c'est que l'altitude dépasse un certain seuil, qu'il faut du matériel, et donc le concours d'un guide de haute montagne.

Allô Roby ? Super, le réseau ! En quelques coups de fil, le contact est établi, le RV fixé. Reste à trouver des copains, mais ça, normalement c'est fait.

Eh bien non ! Il y en a un qui nous lâche, le p'tit joueur, et qui laisse les filles en plan ! Aaah, les mecs ! On peut pas compter sur eux ! Bon, c'est quand même un garçon qui va nous sortir du pétrin en remplaçant le maillon faible.

Nuit à Cilaos, car départ à 4h00 du matin... Encore un peu dans les vaps, nous retrouvons Vincent, notre guide au départ du sentier du Taïbit, sur la route d'Ilet à Cordes. Là, point du matériel : casques, baudriers, moursquetons, cordes, pique nique... Chacun prend une charge supplémentaire dans son sac, et nous voilà partis. De marches d'escalier en blagues à 4 sous, et de jolies photos en récits d'aventures, nous voilà à l'embranchement vers le Cap Bouteille. De si bon matin, l'Ilet des Salazes était fermé, tant pis pour la tisane...!

Le sentier se fait plus mystérieux, car moins fréquenté. Et nous n'avons pas tout vu : la suite, c'est une bifurcation par un layon, une sente plutôt, à peine un sentier marron. Oh là là, il faut le voir ! Mais c'est en effet le chemin, un chemin qui devient vite vertical, et aux pierres qui roulent, au sol qui se dérobe, aux arbres morts qui cèdent sous nos appuis, et aux mousses qui glissent. Bigre ! Si on est venus pour chercher l'Aventure, on est servis !

 

Les Trois Salazes semblent toutes proches et d'ailleurs le sommet s'éclaircit. On arrive à l'arête des Salazes. On s'y arrête pour admirer la vue sur le cique de Mafate et la mare du Kerval. Je reconnais de loin les lieux de mon bivouac d'août 2006. Mais on est loin d'être arrivé. Nous emboîtons le pas au guide, tels des funambules sur un arête fine comme une lame de rasoir. En effet, parfois la largeur ne dépasse pas le mètre, et il y a plus d'un passage où Vincent nous encorde dans nous demander notre avis.

Waaaoh ! Qu'est ce qu'on est bien ici ! Vue plongeante sur 500 m de vide à droite comme à gauche, trop génial. Et au loin, à gauche, Cilaos blottie au milieu du cirque, c'est magnifique ; à droite, tous les Ilets de Mafate (presque !), la Pointe des Calumets, et le Maïdo, et le Morne de Fourche, etc, etc... On se sent vraiment au dessus du commun des mortels, on sent qu'on fait quelque chose que les autres ne font pas, et réservé à une poignée d'initiés, et c'est tout simplement fabuleux.

 

D'un côté Cilaos... de l'autre Mafate...

Quelques escalades plus tard, nous y voilà : au pied des Trois Salazes. Plus exactement, au pied de LA Salaze qui est la plus abordable (~ 5) pour notre niveau. Vue depuis Cilaos, c'est la dent la plus à droite. Les autres sont de niveau minimum 7, inutile d'y penser. Mais c'est déjà super d'être là, et on ne va pas bouder notre plaisir !

Vincent fait en sorte que chacun notre tour, nous atteignons le sommet : "je suis le Roi du monde" ! a-t-on envie de crier une fois là-haut. De là-haut c'est génial, on se sent immortel, on domine Mafate et Cilaos, on voit la mer, c'est de l'émotion à l'état pur, c'est QUE DU BONHEUR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Pendant que les uns grimpent, les autres regardent, photographient, admirent les environs, savourent le bien-être d'être quasi seuls au monde, et au dessus du commun des mortels. Chacun grimpe une fois sur la Salaze, qu'est ce que c'est bien. Et le mieux de tout ça, c'est que ce n'est pas fini. Pour redescendre sur un replat accueillant pour y manger, 2 beaux rappels nous attendent. Oh là là, quelle belle journée, nous en aurons des choses à raconter en bas.

  

Le déjeuner sur l'herbe constitue une pause agréable après la série d'émotions qui nous assaille depuis le matin. Ce n'est que là que nous réalisons qu'une petite fringale nous tenaille le ventre, mais que dans le feu de l'action personne ne s'en était aperçu. Vive la sieste, mais pas trop longtemps, car la descente promet d'être aussi épique que la montée a été rude. Le sentier marron avec les arbres pourris et les galets qui dégringolent nous prouve en effet s'il en était besoin que l'aventure n'est pas terminée.

Les jambes flageollantes, nous parvenons quand même à la source du Cap Bouteille. Ensuite, facile de retourner au sentier du Taïbit et de redescendre vers Cilaos, non sans s'arrêter à l'Ilet des Salazes pour  déguster une "descente" et conter nos exploits !

On est toujours bien reçu, à l'Ilet des Salazes

Merci à mes camarades de cordée, sans qui cette expédition n'aurait pas été possible. Merci à Vincent et sa compagne de nous avoir fait découvrir quelque chose d'aussi merveilleux. Au plaisir de randonner à nouveau avec chacun d'netre vous.

La Baroudeuse.

 

 



11/04/2009
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